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5 étapes pour retravailler après un burn-out

Vous vous rendez compte que vous êtes en burn-out ? Vous êtes complètement sidéré par votre situation d’épuisement et paniquez à l’idée de ne pas travailler ? Tous les burn-outés de la planète sont passés par là. Et malheureusement, beaucoup ont payé cher leur précipitation à retrouver un travail : des statistiques récentes parlent d’1 personne sur 4 concernée par le risque de rechute. Retourner au travail oui, mais sans retomber dans la spirale du stress et de l’épuisement.

Le burn-out est l’aboutissement d’un long processus ; en sortir définitivement est une question de temps, mais aussi de méthode. Dans la situation d’épuisement dans laquelle vous êtes, il s’agit de vous ressourcer certes. Il s’agit aussi de pouvoir reprendre votre activité professionnelle sur des bases saines. En clair : que vous puissiez prévenir le surmenage physique, l’usure psychologique, les situations de harcèlement… Découvrez les 5 étapes à suivre pour reprendre un jour, en donnant le meilleur de vous-même sans plus y perdre votre santé.

Sommaire
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    Étape 1 : accepter l’état de burn-out et faire le deuil de la personne que vous étiez avant

    Moi stressé ? Mais non ! Un peu fatigué c’est tout. Normal avec le projet qui commence / qui s’achève / les échéances de décembre / juin / mars / l’intégration, la fusion, la cyber-attaque, les évaluations…

    Le déni est le lot de tous ceux qui sont en stress chronique au travail. C’est d’ailleurs un véritable casse-tête pour votre entourage. Les seules personnes à pouvoir éventuellement vous faire prendre conscience que vous êtes au bout du rouleau, ce sont vos managers ou vos collègues. Normal, le burn-out est un syndrôme d’épuisement lié au milieu professionnel. Tout ce qui se passe dans la sphère personnelle de votre vie – elle s’est réduite comme peau de chagrin soit dit en passant – vous touche moins qu’une erreur ou un retard dans vos tâches.

    Aussi, la première étape est d’accepter : vous êtes en burn-out. Ça secoue, hein ? C’est comme un échec personnel. Vous sentez bien qu’être en burn-out, c’est devoir faire le deuil de la personne « que vous étiez avant », celle qui réussissait tout. C’est une des phrases que j’entends le plus de mes clients quand ils viennent me trouver. Leur objectif ? « Redevenir comme avant ».

    Comme avant, c’est-à-dire ? Surperformer tout le temps, avoir réponse à tout, lancer des projets, avoir des idées et les mettre en œuvre pour améliorer performance ou rentabilité. Vous avez joué à Superman : aider les collègues, assumer la charge de travail excessive, être sur tous les fronts… Avouez-le, c’était grisant ce shoot d’adrénaline, cette sensation de contrôle et de performance au boulot. Forcément, quand vous vous rendez compte que ce n’est plus possible, c’est dur à avaler.

    👉 Redevenir « comme avant » n’est ni possible, ni souhaitable. En effet, si vous vous contentez de récupérer quelques forces et que vous retournez dans votre environnement de travail en mode « j’ai eu un passage à vide, mais maintenant ça va mieux » … Vous avez la garantie de replonger et de garder des séquelles. Un burn-out, ce n’est pas une grippe. Ça ne se soigne pas qu’avec du repos et une diète.

    En fait, il va vous falloir faire un véritable travail de deuil de Superman. D’abord, personne ne peut être Superman H24. Ensuite, ne pas être Superman n’enlève rien à vos capacités professionnelles, ni à vos talents, ni à vos qualités humaines. L’admettre vous aidera à estomper le sentiment d’inutilité et d’impuissance qui vous habite depuis le burn-out.

    Étape 2 : déculpabiliser, ou comprendre la répartition des responsabilités du burn-out.

    Une personne en burn-out est, dans la plupart des cas, complètement lâchée par son employeur. Forcément, elle culpabilise à fond en se répétant qu’elle n’a pas su tenir le stress, qu’elle n’était pas assez forte etc. Ce qui est du pain bénit pour lesdits employeurs qui évitent ainsi les remises en question.

    Or, les cas de burn-out ne font que se multiplier. Soit les gens sont devenus des chouineurs qui tiennent de moins en moins le stress… Soit les principaux facteurs qui mènent au burn-out dépendent de l’employeur. Et comme ils ne changent pas… Les mêmes causes entraînent les mêmes effets.

    La responsabilité de votre employeur c’est de ne pas avoir préservé votre santé ni votre sécurité. Le burn-out est recensé parmi les risques psychosociaux. Un petit inventaire ?

    • La définition claire de votre poste de travail
    • L’adéquation entre votre rôle et vos responsabilités
    • L’organisation du travail
    • La répartition de la charge de travail
    • Le mode de management
    • La culture d’entreprise… ne dépendent pas de vous. Mais de votre employeur.

    D’ailleurs, si vous faites partie des happy few qui sont épaulés par leur employeur, la revue ensemble de tous les facteurs structurels et relationnels qui vous ont conduit au burn-out est incontournable pour assurer la réussite de votre réintégration. C’est aussi la meilleure garantie de prévention des risques psycho-sociaux dans l’entreprise.

    Sur la réintégration : elle doit se faire progressivement. en mi-temps thérapeutique par exemple.

    Votre responsabilité, c’est de vous être impliqué, engagé avec toute votre énergie. Vous étiez un bourreau de travail. Le stress au travail s’est installé parce que vous n’avez pas su poser vos limites et vous vous êtes surinvesti.

    Votre responsabilité, c’est d’avoir laissé votre travail prendre une importance disproportionnée dans votre vie. Vous avez ignoré les signes avant-coureurs : les symptômes physiques, la fatigue psychique… Vous n’avez pas voulu voir votre souffrance au quotidien. Et vous avez cramé vos dernières forces pour lutter contre l’épuisement.

    Votre responsabilité c’est de vous être complètement négligé en-dehors de la sphère professionnelle. Vous seul avez le pouvoir d’agir sur ces points.

    Étape 3 : prendre le temps. Combien de temps d’arrêt de travail après un burn-out ?

    Le burn-out, c’est un syndrôme qui détruit profondément l’individu. Le burn-out, c’est l’épuisement complet. Vous avez longtemps tenu en état de stress chronique : le cortisol a envahi votre organisme – et maintenu l’illusion d’une énergie artificielle. Quand son taux a brusquement chuté, vous vous êtes retrouvé en état d’épuisement total. Ce qui occasionne des paralysies, des pertes d’audition, des pertes de vue

    Les victimes de burn-out combinent le sentiment d’épuisement, une perte de sens, des symptômes dépressifs ainsi qu’un sentiment d’incompétence tenace… Aussi, l’arrêt maladie après un burn-out dure entre 6 mois et 1 an. Parfois plus.

    Où se situe le hic ? Le burn-out n’est pas considéré comme une maladie professionnelle. C’est, d’après l’OMS, un syndrôme d’épuisement professionnel consécutif à un stress au travail qui n’a pas été géré correctement.

    Le problème, c’est que dans l’inconscient collectif – et pour les caisses d’assurance- maladie, un arrêt maladie permet du repos qui suffit à la guérison. Donc : l’arrêt maladie va vous permettre de récupérer, puis hop ! De reprendre le travail… Simple, non ? Mais si vous êtes de retour au travail dans les mêmes conditions qui vous ont mené à l’incapacité… Que pensez-vous qu’il se passe ?

    La longueur du congé maladie est nécessaire pour récupérer physiologiquement et émotionnellement. Au Luxembourg, il existe un dispositif ad hoc qui permet au salarié de reprendre très progressivement après un burn-out. Un temps partiel thérapeutique « à la carte » en fonction de l’état du salarié. Car reprendre à temps complet dès la fin de l’arrêt maladie, c’est irréaliste.

     

    Le corps a besoin de repos, mais aussi d’exercice.

    Privilégiez le sport qui vous permet de pratiquer en douceur. La marche, la natation… les sports doux et accessibles, permettant de combiner les postures et les exercices respiratoires. Vous en avez bien besoin : lorsque vous stressez longtemps, vous avez tendance à rester en apnée.

    Revoyez votre mode d'alimentation

    L’équilibre des repas soutient votre organisme. Des légumes en quantité, des protéines le matin et à midi, des aliments complets type féculents le soir… Le médecin-traitant a diagnostiqué l’épuisement professionnel. Pensez à consulter votre médecin nutritionniste, micro-nutritionniste ou spécialiste naturopathe pour pallier vos carences les plus fortes avec des compléments alimentaires adaptés. L’alimentation est votre alliée pour réguler votre énergie dans la journée et favoriser un bon sommeil. Et puis c’est un bon moyen de reprendre goût à la vie.

    Chouchoutez votre cerveau

    Il est complètement désorienté par ce qui vous arrive. Plus possible de vous concentrer. De mener une tâche simple à bien. Cela explique l’état dépressif dans lequel vous risquez de sombrer. Le burn-out peut favoriser la dépression – l’inverse n’est pas vrai. La pratique d’exercices mnémotechniques va l’aider à se remettre d’aplomb. Les jeux de stratégie, la lecture de romans, voire les mots croisés si vous les aimez… Tout est bon pour frictionner vos neurones dans le bon sens.

    Ensuite, prenez soin de votre système émotionnel

    Un arrêt maladie pour cause de burn-out requiert de procéder à un sevrage douloureux avec tout ce qui a trait à votre travail. Oh qu’il serait bon de regarder ce qui se passe, voir comment vous manquez aux gens là-bas… C’est le Superman-junkie accro qui essaye d’avoir sa dose ! Le fameux shoot d’adrénaline que j’ai évoqué plus haut. Ne le laissez pas faire : pendant cette période, ne vous concentrez que sur vous. Consultez un psychologue ou un psychiatre. Bannissez tout ce qui a trait au travail. Les collègues ou les managers qui appellent, ce n’est que pour prendre de vos nouvelles. Pas pour parler boulot.

    Enfin, reprenez contact avec vos 5 sens

    Une personne en stress chronique perd l’odorat et le goût, et même aussi la vue ou l’ouïe. La bonne nouvelle pour vous, c’est que ces sens peuvent s’exercer. Privilégiez les exercices avec l’odorat pour commencer. Humez tout ce que vous pouvez : l’odeur de forêt, les senteurs qui se dégagent après la pluie, le fumet de ce qui mijote, le savon etc. Vous allez progressivement réhabituer votre organisme à se servir de ses sens. C’est un levier puissant pour vous aider à sortir du burn-out en prenant soin de votre santé mentale.

    Étape 4 : la connaissance de soi

    Vos forces revenues, il est fondamental pour vous de consacrer du temps à votre système de valeurs et à son rôle dans votre existence.

    En effet, en route vers le burn-out, vous avez opéré une confusion de valeurs. Car chacun de nous vit avec un système de valeurs qui lui est propre. Je parle de valeurs morales : la liberté, la justice, le respect, l’indépendance… Comme chacun donne à ses valeurs une signification qui lui est propre, elles constituent le socle de la personnalité. Les valeurs morales transcendent toute notre existence et nous cherchons à les satisfaire partout et tout le temps. Mais, insidieusement…

    … Vous leur avez substitué une valeur marchande : le travail.

    Ce faisant, vous avez opéré une confusion : de moyen pour satisfaire vos valeurs, le travail est devenu une fin en soi.

     

    Il a pris une importance disproportionnée dans votre vie. La seule chose qui comptait était d’atteindre vos objectifs professionnels. Et, dans votre état d’épuisement, ils sont devenus inatteignables. Aussi tout ce qui impactait vos résultats professionnels était vécu comme une défaillance personnelle. Finalement, vous avez développé une attitude mêlée d’irritabilité et de cynisme. Doublée d’un sentiment insupportable d’impuissance. Comme vous ne pouviez satisfaire la seule « valeur » qui comptait pour vous, vous en avez perdu le sens de votre identité. C’est pour cette raison que les professionnels qui aident les burn-outés parlent de dépersonnalisation, ou encore de « zombification ».

    Vous comprenez pourquoi je ne supporte pas ces discours sur « les jeunes qui ont perdu la valeur travail ». Précisément parce que le travail n’est pas une valeur morale. Il ne l’a jamais été.

    Identifier ce que vous souhaitez vraiment, vous aider à reprendre contact avec vos valeurs profondes, c’est le rôle du coach. Vous allez ensemble questionner les ressorts qui ont fait que le travail a pris tant de place pour vous. Autant de jalons pour repérer les situations pièges et éviter de confondre objectifs professionnels et accomplissement de soi.

    Étape 5 : la mise en mouvement

    À ce stade, nombreux êtes-vous à être quelque peu désabusés. Beaucoup passent par la phase : « Je ne veux plus travailler ». Si vous faites partie de la majorité à avoir été lâchée par votre employeur, vous réalisez que votre travail n’a plus aucun sens pour vous. En plus, jamais vous ne pourrez trouver un travail qui soit aussi bien payé, ou vous aurez une telle ancienneté, ou dans le secteur non lucratif…

    C’est normal de passer par ces phases. Le burn-out vous a coulé dans un état d’immobilité. C’était un message fort de la part de votre corps : il vous a hurlé de stopper votre course folle, sans succès. Alors il a mis certaines fonctions à l’arrêt. Maintenant que vous vous êtes reconstitué, il est temps de renouer avec lui.

    Pensez bien que vous ne passez qu’une partie de votre vie au travail. Votre corps vous accompagne partout, tout le temps. Alors, la dernière étape de votre parcours consiste à renouer le pacte avec votre corps : respirer, marcher, danser, bouger, agir !

    C’est en échangeant avec Adama Niang que j’ai compris en quoi le mouvement était déterminant pour sortir de l’état de burn-out.

    L’approche d’Adama est tellement puissante, entraînante comme la musique, que je complète cet article avec l’interview qu’elle a eu la générosité de m’accorder.

    Quelle est la particularité de ton approche en coaching ?

    Mon approche est axée sur le lâcher-prise. Je n’aime pas beaucoup ce mot d’ailleurs, mais il est plus parlant pour le public que le fait de renouer avec son corps.

    Je commence toujours par faire expérimenter à mes clients la respiration. Le mouvement respiratoire est tellement naturel et pourtant tellement important, quand il est fait consciemment, lentement. La respiration, c’est le premier mouvement. Et le mouvement, c’est la respiration.

    La cohérence cardiaque permet de relâcher des muscles souvent très tendus, à commencer par ceux de la mâchoire inférieure. C’est à la fois un relâchement profond, une reprise de contact avec son corps et une mise en mouvement du corps.

    Quand tu coaches des clients en burn-out, qu'est-ce-que cela t'évoque ?

    Les personnes en burn-out sont totalement déconnectées du corps. Elles vivent un traumatisme, elles se demandent ce qu’elles font sur cette terre. C’est leur mental, pourtant bien endommagé par le burn-out, qui a pris les commandes. C’est très enfermant car tu le sais bien, elles sont dans le déni total de ce qui leur arrive.

    La première étape pour ces personnes est de délimiter leur corps. Par de l’automassage, je leur demande d’apporter du réconfort à leur propre corps, d’en prendre soin. Par le toucher, elles reprennent contact avec leur corps.

    Dans ce contexte, le travail avec la respiration est très important, car quand on est en stress, on est aussi en apnée. La respiration, c’est le premier mouvement. Et ensuite, on peut passer à la danse.

    Et les personnes en burn-out se rendent compte avec stupeur qu’elles peuvent créer, qu’elles peuvent s’affirmer, exister grâce aux mouvements de danse. C’est un tel cadeau !

    Pourquoi utilises-tu la danse dans ton coaching ?

    D’abord, parce que j’aime danser ! Ensuite, parce que la danse est un outil magnifique pour aider le corps à se mettre en mouvement. La danse apporte de la joie, de l’optimisme et du plaisir à mes clients. Dans le prolongement de la respiration, la danse apporte à la fois une détente et une dynamique unique.

    Enfin, la danse est un moyen extraordinaire de libérer les émotions qui se sont imprimées dans le corps. Et cela laisse toute la place pour accueillir autre chose, pour se ressaisir et se ressaisir de soi-même. L’objectif est de retrouver la maîtrise de son corps. Et j’insiste, la maîtrise ce n’est pas le contrôle. La maîtrise de son corps, ce que tu appelles le pacte avec le corps, c’est se sentir légitime, à sa place. En étant aussi capable de satisfaire ses envies. C’est cela, renouer avec son corps.

    Le corps nous accompagne tout au long de notre vie. Le travail lui, ne compte que pour une partie de notre vie. Le corps est avec nous tout le temps. C’est lui qui doit passer en premier.

    Il s'agit de rétablir le lien entre la personne et son corps en fait. Comment est-ce que ça aide à la reprise du travail sur de meilleures bases ?

    Dans mes coachings, j’utilise la musique pour la transposer à l’environnement. Si l’environnement est oppressant, je mets de la musique oppressante. Si l’environnement est stressant et va à 100 à l’heure – ce qui est souvent le cas dans nos vies modernes – je programme une musique sur le même rythme.

    Et je demande à mes clients de rester statiques, ou alors de bouger très lentement sur cette musique. Ils se rendent compte à quel point c’est compliqué de bouger à leur rythme en faisant fi de la pression de leur environnement. Ils réalisent comment s’installe la suradaptation, à la base de leurs situations d’épuisement.

    La danse fait écho à leur histoire personnelle. Et là ils se retrouvent avec la question : que fait-on quand on est en dissonance pour récupérer de l’énergie ?

    Beaucoup de personnes se disent mauvais danseurs et refusent de danser. Alors en plus quand ils sont en burn-out ! N'est-ce pas un obstacle énorme dans le processus de coaching ?

    Tant qu’on n’a pas d’expérience avec Adama, on ne peut pas savoir ce que c’est (Rire) !

    C’est vrai que la question se pose plus souvent pour les hommes. La plupart danse peu, ou alors quand ils dansent ce sont eux qui guident leurs partenaires. Il y a plus d’appréhension chez eux je trouve. Parce que danser, c’est révéler une partie de soi.

    Dans un groupe, j’ai une méthode bien à moi pour faire tomber les barrières. Quand j’anime un atelier de groupe, j’accueille chaque personne individuellement, avec un grand sourire. Je note les prénoms (j’ai été institutrice et retenir les prénoms est très naturel pour moi 🙂 et je suis, dès le début, dans une écoute sereine qui instaure un climat de confiance.

    Ensuite, je garde le sourire et cela apporte beaucoup de bien-être. Et enfin, je participe au processus : d’une part parce que cela entraîne la coopération du groupe, d’autre part, plus égoïstement, parce que je sais que l’expérience va m’apporter à moi aussi !

    Et finalement, les personnes se sentent valorisées, honorées, enveloppées. Comme si je leur donnais de la force. La danse remet des envies, remet en vie ! Parce que le burn-out, c’est morbide et c’est très statique.

    Le groupe est tout aussi important : grâce à la danse, au fait de se regarder, de s’écouter, les personnes se sentent aussi exister dans le regard de l’autre. Et se sentir exister tel qu’on est, quel plus beau cadeau peut-on se faire ? Pas besoin de savoir danser pour cela. L’important c’est qu’on a tous un corps et qu’il a besoin de s’exprimer.

    Après, c’est comme dans le théâtre d’impro : plus tu donnes de consignes, plus les personnes ont de place pour s’exprimer. Les consignes et le cadre poussent à la créativité. La danse est un moyen puissant de développer ses facultés cognitives, mises à mal par le stress chronique et le burn-out. Grâce à la danse, les personnes découvrent qu’elles peuvent créer, innover, développer leur attention et leur concentration, être à l’écoute de leur intuition.

    Cela dit, il en faut pour tout le monde. Moi j’utilise la danse, d’autres se servent du chant, de la sexualité, de la guitare ou comme avec toi de la marche. L’important c’est le mouvement.

    Tu m'as parlé de limites : les clients me disent souvent "ah, si j'avais écouté mon corps" ! Parce que dès le début du processus, le corps les a avertis que quelque chose n'allait pas (lombalgies, maux de tête etc.). Comment ton coaching aide à aboutir à des résultats concrets ?

    Les chiffres sont vraiment alarmants. On parle de 20% des personnes actives qui seraient en burn-out. Je constate surtout que les personnes en burn-out développent une hyper sensibilité au bruit, à la lumière… Et tous ces stimuli, ce surplus d’infos vient alourdir leur charge mentale.

    Alors, dans un premier temps, je leur fais prendre conscience de l’existence de leur corps. Ils l’ont ignoré pendant trop de temps.

    Ça commence par la respiration, la maîtrise de la respiration par la cohérence cardiaque. Puis je leur demande de poser leurs mains sur une partie de leur corps qui nécessite de l’attention et du soin. Ensuite, ils touchent toutes les parties de leur corps. Certains ne sont pas à l’aise et vont très vite… mais finalement, l’exercice permet de délimiter son corps, de lui apporter du réconfort. Il a tellement été mis à mal par le burn-out !

    Les barrières tombent.

    Alors, je leur fais prendre contact avec les limites de leur corps. J’avais une cliente en stress chronique qui n’arrivait pas à poser ses limites. Pendant qu’elle dansait, je lui ai donné tout un tas d’objets farfelus : une couverture, un livre, une lampe… Elle prenait tout. Et c’était vraiment inconfortable pour elle, mais elle continuait. Jusqu’au moment où je lui ai demandé : tu vas attendre encore longtemps comme ça ?

    Elle a réalisé que tant qu’elle pouvait supporter, même des conditions qui la déséquilibraient et la mettaient dans l’inconfort, elle continuait.

    Une parfaite illustration du déni dans lequel sont les victimes de burn-out. Et j’ai pu constater que les hommes ont encore plus de difficultés à prendre conscience de leurs limites. Tant qu’ils ne sont pas mis au pied du mur par une séparation, un licenciement, ou une maladie grave… ils n’acceptent pas d’être en burn-out.

    Le corps nous donne les bonnes informations : c’est plus que tu ne peux supporter, dis stop ! Et le corps sait parfaitement dire non.

    Il y a une posture corporelle du NON. Le non est une phrase, il n’a pas besoin de justification. Dire non, cela passe avant tout par la posture : les pieds bien ancrés au sol, le bassin bien droit… C’est une attitude statique qui est un ancrage très fort.

    Qu’est-ce qui t’a le plus touchée dans tes accompagnements, un exemple d’accomplissement personnel, de meilleure santé au travail ?

    Le fait que dans un groupe de collègues qui se connaissaient de longue date, un participant a dit à un autre : je n’avais jamais remarqué que tu avais les yeux bleus ! Parce que c’était la première fois qu’ils prenaient le temps de se regarder.

    Une autre fois, une cliente que je n’ai vue qu’une séance, qui m’a appelée toute contente pour me dire qu’elle avait quitté son employeur. Elle avait compris à quel point elle ne se respectait pas dans son travail et était partie.

    Que faire après un burn-out pour éviter la rechute ?

    Sachez faire confiance à votre corps. Il ne vous ment jamais. Ça aussi, c’est un enseignement appris dans la douleur par les personnes en burn-out.

    La prochaine fois que votre corps vous envoie un message : mal au dos, mal à la tête, problèmes de sommeil… Au lieu de passer outre, prenez en considération sa remarque. Vous serez heureusement surpris de découvrir comme il est un allié indéfectible. Il décèle immédiatement les situations pas nettes qui sont le lit du surmenage professionnel. Il vous aidera aussi à déceler les personnes toxiques à l’origine de harcèlement.

    Envie d’en savoir plus sur le burn-out et les façons de récupérer ?

    Je suis à l’écoute de vos questions ; contactez-moi et je serais heureuse de vous aider.

    Je vous invite à vous abonner à mon profil sur LinkedIn afin d’échanger sur les thématiques professionnelles dont fait partie – hélas – le burn-out. Je publie régulièrement sur ces thèmes.

    J’organise des formations et des ateliers aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers. Allez consulter mon agenda ou abonnez-vous à ma newsletter pour être tenus informés de mon activité. 

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